Rien ne va plus au MAE
Trouvé sur le site de la CFDT MAE
16 mai 2006
Le Conseil d’Etat donne raison à la
CFDT-MAE.
SCOOP : la Ministre des affaires étrangères de
Géorgie n’était pas un coopérant français !
Saisi
par notre syndicat en août 2004, le Conseil d’Etat vient
d’annuler le contrat d’assistant technique dont bénéficiait la Ministre
des Affaires étrangères de Géorgie, conseillère des affaires
étrangères, ex-ambassadeur de France en Géorgie : l’exercice de
fonctions ministérielles ne saurait être regardé comme
l’accomplissement d’une mission de coopération au sens de la loi du 13
juillet 1972.
Rappelons
que les ministres du Budget et des Affaires étrangères avaient trouvé,
après des mois de cogitation, cet artifice du contrat d’assistant
technique pour continuer à rémunérer comme diplomate française la
ministre d’un Etat étranger.
Rappelons
aussi que la CFDT-MAE a été le seul syndicat à réagir et à s’indigner
de ce qu’un ambassadeur de France glisse de ses fonctions de chef de
poste en Géorgie à celles de Ministre des Affaires étrangères de ce
même pays, comme s’il s’agissait d’un banal changement d’affectation,
et continue d’être considérée comme diplomate française en activité,
rémunérée par le Département, alors qu’elle exerçait des fonctions
touchant à la souveraineté, dans un gouvernement étranger.
Devant
l’administration qui a tout d’abord rechigné à donner des informations,
et notamment en commission administrative paritaire, dans la presse
(article dans Le Monde, le 18 mai 2004) dont la cécité dans
cette affaire mérite d’être relevée, et enfin devant le Conseil d’Etat,
la CFDT-MAE a rappelé les règles qui s’appliquent à tout fonctionnaire
et à tout diplomate.
La
CFDT-MAE regrette cependant que le Conseil d’Etat, arguant du fait que
l’intéressée n’est plus ministre depuis octobre 2005, n’ait pas jugé
utile de répondre aux autres questions de fond posées par ce cas
d’espèce, à savoir quelles sont les activités autorisées dans un pays
étranger à un diplomate français en activité ou en disponibilité :
- un
diplomate nommé ambassadeur dans un pays et qui à ce titre a reçu
toutes instructions concernant la stratégie française à l’égard de cet
Etat, peut-il devenir sans transition ministre des affaires étrangères
de ce pays (sans même démissionner de la diplomatie française) pour
défendre, non plus les intérêts français,
mais ceux de l’Etat auprès duquel il était accrédité ?
- un
diplomate en disponibilité peut-il exercer des activités politiques
(dans l’opposition ou pas) dans un pays étranger, et notamment dans
l’Etat où il était accrédité ?
Il aurait été bon que les réponses à ces questions, qui relèvent de la
déontologie du métier de diplomate, soient clairement énoncées par la
plus haute juridiction administrative, même si chacun de nous, au fond
de lui même, les connaît.
Source : CFDT MAE