Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Photos de basilou

Photos de basilou
Publicité
Archives
24 août 2007

Les activités reprennent ...

Pas de nouveau post depuis le mois de février ...

Pour commencer, une photo ....

woody

Photo prise à Orléans, dans une petite rue du centre ville. Belle ville, orléans. Avec un endroit sympa pour déjeuner, le Coq Hardi. Avec une déco d'estaminet flamand.

Publicité
Publicité
14 février 2007

On pactise ?

Lu sur Combat pour l'Elysée

Lors d'une émission de télé diffusée dimanche je demandais au publiciste Thierry Saussez où étaient passées la rupture et la France d'après de son candidat Nicolas Sarkozy. Il me répondit en substance: c'était là le discours du président de l'UMP, maintenant qu'il est candidat, il a un autre discours. Ah bon! Les mots sont donc si peu importants qu'on puisse ainsi les changer, les révoquer, les jeter?

         

Le moins qu'on puisse dire de Ségolène Royal est qu'elle reste pour sa part fidèle à ses mots, ou du moins à certains d'entre eux. Elle parle en effet depuis plus d'un an d'ordre juste et elle a promis hier un ordre économique et social juste, un ordre international juste, pour finalement mettre sa campagne sous le thème général suivant: Plus juste la France sera plus forte. Sur le plan rhétorique, elle a par ailleurs réussi à intégrer dans son discours la pratique que certains lui avaient reprochée, jouant sur le vous et le je: vous m'avez dit (durant les débats participatifs), j'ai entendu, je ferai..., créant ainsi une dialectique qui donnait l'impression d'une cohérence dans sa démarche.

         

En revanche elle a été moins originale avec un autre mot très utilisé hier, le mot pacte. Car ici, contrairement à l' ordre juste, elle n'est pas seule. Nicolas Hulot l'avait déjà utilisé pour son pacte écologique, et Nicolas Sarkozy a parlé hier de pacte républicain. Ségolène Royal a pour sa part évoqué successivement dans son discours un pacte présidentiel, un pacte d'honneur, un pacte de confiance, bref le pacte (d'honneur ou pas) est à l'honneur, ils veulent tous en signer un. Un pacte est une convention entre deux ou plusieurs parties, une promesse mutuelle, et bien sûr ni Royal ni Sarkozy ne veulent pactiser entre eux (on ne pactise pas avec le diable), ils veulent pactiser avec nous, nous proposer un contrat en quelque sorte. Qu'ils se retrouvent tous les deux sur le même mot est intéressant, mais il reste à voir si, derrière ce même signifiant, il mettent le même signifié.A suivre...

         

Mais, pour revenir au discours de Ségolène Royal, il reste qu'au delà de cet ordre juste et de ce pacte, les mots qu'elle a le plus utilisés sont jeune, jeunesse, famille et école. Et là, elle est plus originale, même si cela frappe moins.

Louis-Jean Calvet

7 février 2007

L'abstentionnisme, un acte politique

7 février 2007

Ne pas passer par les urnes, c’est s’inscrire dans une critique radicale de toutes les formes de pouvoirs.

Par Pierre Bance directeur de la publication de Droit et Société.

Libération, mercredi 7 février 2007

Peu importe que le président de la République soit de droite ou de gauche. Pour résister à l’hégémonie néolibérale, l’essentiel n’est pas de voter mais de lutter. Lutter contre le pouvoir, quel qu’il soit, car il corrompt les mieux intentionnés. Lutter pour l’émergence d’une société plus juste, plus libre et, pourquoi pas, égalitaire. Toutes les expériences socialistes de gouvernement, en France et ailleurs, sont des échecs au regard du socialisme. Ne parlons pas des dérives du communisme d’Etat. Quant à la gauche antilibérale, elle a montré combien les stratégies électoralistes sont destructrices de l’action collective.

Alors, faut-il rêver de prendre le pouvoir ou agir pour le rendre inutile , plutôt que de nous trouver en situation d’incapables majeurs pour avoir délégué notre autonomie de décision à un président, un député, un maire ? Tous incontrôlables et incontrôlés, utilisons nos intelligences et nos compétences multiples pour organiser les luttes économiques et sociales. «Agir au lieu d’élire» est un slogan qui fait son chemin partout dans le monde. Qui ne l’a compris, ici, avec la révolte contre le CPE menée par une foule certes peu structurée mais autonome et déterminée, derrière laquelle couraient politiciens et bureaucrates, toujours prêts à récupérer le mouvement, à négocier en son nom !

Au-delà de l’action au quotidien, par l’éducation, par la formation, par un fonctionnement et une pratique antiautoritaires, par une discipline collectivement voulue et respectée, le mouvement social organisé préparera une société sans exploitation qui remplacera, par la démocratie directe, la démocratie représentative ou sa doublure, la démocratie participative.

L’abstention politique n’a donc rien à voir avec la  «démocratie impolitique» décrite par Pierre Rosanvallon. Pour beaucoup d’abstentionnistes, leur prise de position n’est pas une simple protestation mais s’inscrit, bien au contraire, dans un projet politique : celui d’une critique radicale de toutes les formes de pouvoir et de la construction d’un autre futur ne passant pas par les urnes.

Il est rassurant, et de l’ordre de la pensée unique, de mettre l’abstentionniste au rang de l’incivique, du populiste ou de l’utopiste, alors que, souvent il milite pour des causes autrement engageantes que de mettre un papier dans une boîte pour désigner, sur une longue période, un mandataire sans mandat. Est-il incivique de ne pas se résigner, de penser que l’on peut subvertir la société par sa propre activité sociale plutôt que se complaire dans la passivité électorale ?

L’irresponsabilité n’est-elle pas, par exemple, de faire croire aux jeunes des banlieues qu’ils trouveront la solution de leurs problèmes par le vote ? Est-il populiste de douter du parlementarisme ? Le populisme comme le fascisme se nourrissent toujours à la mamelle électorale. Est-il utopique de rêver encore de la Sociale ? Moins que de croire en un dieu, en un sauveur ou une sauveuse suprême ; pas plus que de se satisfaire d’une fiction de représentation pour vaincre l’injustice. Refuser d’exercer son droit de vote, c’est casser la légitimité du pouvoir fondée sur un épisodique lien électoral et affirmer sa souveraineté individuelle dans un avenir collectif.

Il y aura bientôt cent cinquante ans, la Première Internationale proclamait que l’émancipation des travailleurs serait l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes. Le mot d’ordre est toujours actuel, plus vrai encore. A travers la planète, les travailleurs victimes du capitalisme, comme la composante autogestionnaire du mouvement altermondialiste, ne pensent pas autrement quand ils entrent en résistance contre l’hégémonie néolibérale. Le capitalisme triomphant sera éternel si l’histoire se fossilise dans l’urne !

6 février 2007

Faux hiver

Pas de quoi pavoiser en Ile de France. Un aperçu de la forêt de Fontainebleau, fin janvier. Un hiver en forme et aux couleurs de l'automne, en quelque sorte.

foret


6 février 2007

Un site d'information sur la photographie

Un nouveau site d'information sur photographie, dynamik-photo, est désormais en ligne.

Fruit d'une rencontre pour l'instant virtuelle entre quatre individus fréquentant la photosphère, ce site se veut l'expression d'une volonté de démystifier la pratique photographique. En l'appréhendant sous différents points de vue, il a pour ambition d'en donner une nouvelle image. Monstre à quatre têtes, notre équipe partage un triple objectif :

 

Expliquer
Comprendre
Informer

    Tout cela sur un ton simple, didactique et personnel, comme il se doit.

Publicité
Publicité
30 janvier 2007

Les stratégies et techniques employées pour la manipulation de l’opinion publique et de la société

Par anonyme, sur infokiosque.net

|1| La stratégie de la diversion

Elément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. “Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser ; de retour à la ferme avec les autres animaux.” (extrait de “Armes silencieuses pour guerres tranquilles”)

|2| Créer des problèmes, puis offrir des solutions

Cette méthode est aussi appelée “problème-réaction-solution”. On crée d’abord un problème, une “situation” prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple : laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

|3| La stratégie du dégradé

Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en “dégradé”, sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution si ils avaient été appliqués brutalement.

|4| La stratégie du différé

Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme “douloureuse mais nécessaire”, en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que “tout ira mieux demain” et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu. Exemple récent : le passage à l’Euro et la perte de la souveraineté monétaire et économique ont été acceptés par les pays Européens en 1994-95 pour une application en 2001. Autre exemple : les accords multilatéraux du FTAA que les USA ont imposé en 2001 aux pays du continent américain pourtant réticents, en concédant une application différée à 2005.

|5| S’adresser au public comme à des enfants en bas-age

La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Exemple typique : la campagne TV française pour le passage à l’Euro (”les jours euro”). Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? “Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans.” (cf. “Armes silencieuses pour guerres tranquilles”)

|6| Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

|7| Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. “La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être de la plus pauvre sorte, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures.” (cf. “Armes silencieuses pour guerres tranquilles”)

|8| Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

Encourager le public à trouver “cool” le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

|9| Remplacer la révolte par la culpabilité

Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !…

|10| Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le “système” est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

30 janvier 2007

En forêt

Photos prises en forêt de Fontainebleau

feuille


feuilleI


banc

15 novembre 2006

Une commission parlementaire américaine : 237 mensonges officiels

Le 16 mars 2004, un rapport de la Chambre des représentants préparé par le démocrate Henry Waxman dresse l’inventaire des exagérations, approximations et mensonges dont l’administration Bush s’est rendue coupable afin de favoriser l’invasion de l’Irak. A l’époque, M. Colin Powell était secrétaire d’Etat. La conseillère pour la sécurité nationale Condoleezza Rice lui succède en janvier 2005.

Nombre de déclarations trompeuses [misleading statements] :

« Notre banque de données a recensé 237 déclarations trompeuses faites par le président Bush, le vice-président Cheney, le secrétaire [à la défense] Rumsfeld, le secrétaire [d’Etat] Powell, la conseillère pour la sécurité Rice. Ces déclarations ont été faites au cours de 40 discours, 26 conférences de presse, 53 entretiens, 4 déclarations écrites, et 2 dépositions devant le Congrès. La plupart des déclarations étaient trompeuses parce qu’elles exprimaient une certitude là où il n’en existait aucune, ou omettaient de mentionner les doutes des services de renseignement. Mais 10 de ces déclarations étaient purement et simplement fausses. »

Calendrier de ces déclarations :

« Les premières ont été faites  au moins un an avant le déclenchement des hostilités en Irak [mars 2003], quand le vice-président Cheney a déclaré, le 17 mars 2002 : “Nous savons qu’ils ont des armes chimiques et bactériologiques.” Les déclarations trompeuses de l’administration ont continué jusqu’au 22 janvier 2004, quand le vice-président Cheney a insisté : “Les preuves sont écrasantes d’un lien entre Al-Qaida et le gouvernement irakien.” La plupart de ces déclarations – 161 – ont précédé la guerre. Mais 76 d’entre elles furent faites par les 5 responsables précités après le déclenchement de la guerre afin de justifier la décision prise.

La période de trente jours durant laquelle le plus grand nombre de déclarations trompeuses ont été prononcées se situe avant le vote du Congrès, les 10 et 11 octobre 2002, autorisant le recours à la force. Entre le 8 septembre et le 8 octobre 2002, les 5 officiels firent 64 déclarations trompeuses lors de 16 apparitions publiques. Pendant les deux mois précédant le début de la guerre, entre le 19 janvier et le 19 mars 2003, les 5 fficiels firent 48 déclarations trompeuses au cours de 26 apparitions publiques. »

Thèmes de ces déclarations :

« Les 237 déclarations trompeuses peuvent être divisées en 4 groupes. Les 5 dirigeants ont fait 11 déclarations prétendant que l’Irak représentait une menace à traiter d’urgence ; 81 exagéraient ses capacités nucléaires ; 84 surévaluaient son arsenal chimique et biologique ; et 61 caractérisaient de façon inexacte [misrepresented] ses liens  avec Al-Qaida. »

Le président Bush :

« Entre le 12 septembre 2002 et le 17 juillet 2003, le président Bush a fait 55 déclarations trompeuses relatives à la menace représentée par l’Irak au cours de 27 apparitions publiques distinctes. Le 7 octobre 2002, trois jours avant le vote du Congrès sur la résolution relative à la guerre en Irak, le président Bush a prononcé un discours à Cincinnati (Ohio), comprenant 11 déclarations trompeuses, le total le plus important des 5 dirigeants en un seul discours. »

La conseillère Condoleezza Rice :

« Entre le 8 septembre 2002 et le 28 septembre 2003, la conseillère pour la sécurité nationale a fait 29 déclarations trompeuses relatives à la menace représentée par l’Irak au cours de 16 apparitions publiques. Bien que Mme Rice ait fait le moins d’apparitions publiques et ait prononcé le moins de déclarations trompeuses, c’est elle qui a fait le plus de déclarations mensongères – 8. »

Quelques propos  cités dans le rapport :

M. Cheney, 17 mars 2002 :

« Nous savons que les Irakiens disposent d’armes biologiques  et chimiques. (...) Et nous avons  des raisons de penser qu’ils cherchent  à acquérir des armes nucléaires. » (Maison Blanche, conférence de presse du vice-président Cheney et du prince héritier de Bahreïn.)

M. Rumsfeld, 14 novembre 2002 :

« Maintenant, projetez-vous dans un an, une semaine ou un mois, et imaginez que Saddam Hussein prenne ses armes de destruction massive et les transmette à Al-Qaida et que, d’une manière ou d’une autre, Al-Qaida lance une attaque contre les Etats-Unis ou contre des forces américaines stationnées à l’étranger. Alors, on ne parlerait plus de 300 morts, ou même de 3 000 morts, mais de 30 000 ou de 100 000. » (Entretien en direct avec Infinity  CBS Radio.)

M. Bush, 28 janvier 2003 :

« Les informations venues de nos services de renseignement, les communications secrètes et les déclarations faites par des personnes en détention révèlent que Saddam Hussein aide et protège les terroristes, y compris ceux d’Al-Qaida. En secret et sans laisser ses empreintes digitales, il pourrait fournir une de ses armes cachées aux terroristes, ou leur permettre de produire les leurs. » (Discours  sur l’état de l’Union.)

Source : Le monde diplomatique

14 novembre 2006

A la fenêtre

galileejt9

10 novembre 2006

Les métallos deThomé-Genot en état de siège

Sous-traitant . Victimes d’une liquidation judiciaire, 320 salariés occupent leur usine à Nouzonville, dans les Ardennes. Face aux provocations policières, ils radicalisent leur lutte.

 

Charleville-Mézières (Ardennes), envoyé spécial.

Jours de feu sous les fenêtres de la République, à Charleville-Mézières, heures de rage dans une usine assiégée depuis hier après-midi par des escadrons de gardes mobiles, à Nouzonville, de la sueur, du sang et des larmes pour les 320 salariés licenciés des Ateliers Thomé-Genot, un équipementier fabriquant des pôles d’alternateurs, sous-traitant des sous-traitants automobiles Valeo et Visteon. Depuis quinze jours, le département est presque en état de siège et une épaisse fumée noire s’élève dans le ciel des « Ardennes vertes ». Noire comme la bile et le désespoir d’un coin de France en souffrance, d’un pays comme fracassé, en liquidation lui-même.

Pneus brûlés devant la préfecture et le conseil général, devant le tribunal, devant la cité administrative : pendant trois jours et jusqu’à une première intervention policière, hier matin, ces lieux emblématiques des pouvoirs publics ont, à l’initiative des métallos de Thomé-Genot, été bloqués et paralysés, tout comme des centres commerciaux, des dépôts de bus, la gare, le centre de tri et des grands magasins. Vendredi dernier, à l’appel de la CGT et de FO, plus de 1 500 personnes - du jamais-vu depuis belle lurette - ont défilé dans les rues du chef-lieu du département pour la journée « Ardennes mortes » (lire aussi l’encadré). Hier vers midi, alors que leurs représentants syndicaux se rendent à Paris pour une réunion au ministère de l’Emploi, fixée à 17 h 30, les ouvriers, toujours présents dans les environs de la préfecture à Charleville-Mézières, apprennent que la police s’apprête à prendre le contrôle de leur usine. Ni une ni deux, ils filent dare-dare vers Nouzonville et, après de brèves échauffourées, ils se barricadent à l’intérieur, « protégés » par des chaînes, des caisses de pièces, et surtout deux gigantesques cuves d’acide stratégiquement entreposées près des grilles de l’entreprise.

Face au mépris, avec des pouvoirs publics manifestement tentés de parier sur l’épuisement ou le pourrissement, la lutte risque désormais de tourner au vinaigre. Après quinze jours de rassemblements et de manifestations, les 320 salariés ne sont pas loin de perdre patience. Ils n’ont, pour l’heure, qu’une et une seule revendication : prendre l’oseille et se tirer. Avec leur inter-syndicale CFDT-CGT-FO, ils veulent 30 000 euros par tête de pipe. Une revendication désespérée, mais c’est le prix de leur dégoût. « Avec les pouvoirs publics, jusqu’ici, c’est impossible de discuter de ces 30 000 euros, s’indigne Pascal Crépin, délégué CFDT. La première fois, on nous a dit que c’était "honorable" ; la deuxième, on nous a expliqué que c’était "consistant" ; et mardi dernier, lors de notre dernière rencontre, on nous a dit que c’était "exubérant". On veut cette somme parce que nos deux managers, eux, ils se sont payé des salaires de 30 000 euros par mois pendant des mois et des mois. Ça ne va pas faire notre avenir, et on le sait bien, il n’y a pas de travail, toutes les boîtes ferment ou licencient massivement... Mais ça permet au moins de partir dans la dignité et je ne vois pas pourquoi on nous le refuserait ! Ce n’est pas parce qu’on est salariés d’une boîte en liquidation judiciaire qu’on a le droit de nous cracher à la gueule. »

Une reprise, une « réindustrialisation », une « revitalisation » ? Quand on leur pose la question, les « Thomé-Genot » lèvent les bras au ciel, ils n’y croient pas, mais pas une seconde ! L’usine de Nouzonville a été rachetée il y a deux ans par le groupe américain Catalina dans le cadre d’une première défaillance et allégrement pillée depuis lors (lire ci-dessous), les salariés mettent aussi en cause le tribunal de commerce. « On a été lésés par les pouvoirs publics et c’est pour ça qu’ils doivent trouver le moyen de nous payer, estime Éric Claus, délégué FO. On sait bien que l’État ne peut théoriquement pas intervenir pour financer notre plan social, mais vu la désinvolture avec laquelle ils nous ont offerts aux américains et, malgré nos alertes, l’absence de contrôle depuis lors, on exige qu’ils mettent la main à la poche pour nous permettre de partir sans avoir le couteau sous la gorge. C’est la moindre des choses quand même ! »

Thomas Lemahieu

Source : L'humanité

Voilà pourquoi il faut tout faire péter, et ne pas écouter ces hommes et femmes politiques qui nre savent pas ce que c'est.....

Publicité
Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 > >>
Publicité